Réjis SIMON, 28 ans, porte-parole de NHU
Ni Hon-Unan a donc des vues politiques ?
Certainement, mais à notre façon. Il y a une crise politique. Une personne sur deux ne va plus voter. Nous souhaitons apporter une alternative en faisant prendre conscience que l'avenir de la Bretagne réside dans un projet de développement autonome. Etre autonome n'est-ce pas être responsable ?
L'autonomie pour vous est porteur d'avenir ?
Bien entendu, d'ailleurs nos voisins l'ont très bien compris. Des exemples ? L'Ecosse et le Pays de Galles en Grande-Bretagne, les Landers en Allemagne, la Catalogne en Espagne... La Belgique, la Suisse appliquent également avec succès ce mode de fonctionnement.
Vous remettez donc en cause le "modèle parisien" ?
Tout à fait. Ce système est aujourd'hui complètement dépassé. Historiquement opposé à toute forme de fédéralisme, le centralisme français, malgré les lois de décentralisation de 1982, fait aujourd'hui figure d'exception dans une Europe en pleine évolution. Ce comportement marginal et anachronique a bien entendu un coût : un chômage record, un désintéressement des français pour la politique, une extrême-droite galopante, des langues régionales non reconnues qu'on attend tranquillement de voir disparaître... Avec Ni Hon-Unan, nous voulons remettre en cause ce pouvoir centralisé qui étouffe les initiatives. Rien de ce que nous demandons ne sera possible si les décisions viennent de Paris. La Bretagne y est le plus souvent oubliée ou sacrifiée quand ses intérêts ne correspondent pas avec ceux de l'Etat français. Les décisions concernant les habitants de la Bretagne doivent être prises en Bretagne.