NHU indigné par le drame de l'Erika

Le mouvement Ni Hon-Unan (NHU) souhaite exprimer son indignation et sa colère devant l’évolution, de plus en plus inquiétante, de la catastrophe de l’ « ERIKA » au large des côtes bretonnes. Indignés devant la négligence qui conduit à laisser à naviguer des épaves flottantes, nous souhaitons affirmer notre colère et notre indignation devant l’irresponsabilité des compagnies pétrolières et des armateurs.

Afin que cette catastrophe soit la dernière - il n’est pas inutile de rappeler qu’en 32 ans, 6 pétroliers ont sombré à proximité des côtes bretonnes ! - nous invitons la société Total à s’engager sur les points suivants :
1) Financer la prévention et la réparation des dégâts écologiques, et du manque à gagner futur des professionnels de la mer et du tourisme pour la saison 1999/2000 entraîné par la catastrophe.
2) Retirer l’intégralité du fuel encore présent dans l’épave du bateau, dans des conditions non nocives pour l'environnement, et dans les délais les plus brefs.

En outre, nous appelons les pouvoirs publics et plus particulièrement les élus bretons à :

3) initier une Charte Européenne du Transport Maritime de Matières Dangereuses, encadrant les transports de produits pétroliers, chimiques, nucléaires et de gaz, qui prévoirait de :

- limiter la durée de vie des pétroliers abordant les côtes de l'Union Européenne à 15 ans.

- interdire l'accès aux ports UE à tout pétrolier n'ayant pas de double-coque.

- renforcer les contrôles de sécurité par l'instauration d'un contrôle annuel, via un organisme européen indépendant des autorités du port où est pratiqué l'examen, aux critères renforcés, impérativement dans un pays de l'UE, pour tous les pétroliers desservant l'UE. A défaut de ce certificat, le bâtiment ne serait ni autorisé à accoster, ni à décharger, ni à charger dans aucun port UE.

- obliger impérativement les bateaux à un dégazage au port avant tout départ (pour éviter que ce ne soit fait en mer à la première tempête)

- changer les règles du droit maritime de façon à ce que la responsabilité juridique de l'affréteur soit pleinement engagée pour tout transport de matières dangereuses (produits pétroliers, chimiques, nucléaires, gaz...), en plus de celle de l'armateur.

4) doter le Rail d'Ouessant d'un statut de zone maritime spéciale qui en face une continuité du territoire français. Il s'agit de la première route maritime du monde, et c'est systématiquement la Bretagne qui subit de plein fouet les conséquences écologiques et économiques des catastrophes maritimes dans cette zone. Le Rail d'Ouessant mérite amplement un statut d'exception de droit pour permettre de laisser le champ entièrement libre aux autorités de la Zone Spéciale en cas de besoin d'intervention. Le centre administratif compétent pour cette zone serait installé en Finistère et disposerait de l'ensemble des moyens (remorquage, interventions anti-marées noires, systèmes de repérage des nappes de dégazage, moyens militaires ...) nécessaires pour tous les types d'interventions sur des bâtiments contrevenants.

5) renforcer les moyens d'intervention spéciaux 'Marées Noires' en Bretagne, et en particulier, doter les ports de pêche de barrages flottants à titre préventif déplorables en cas d'alerte, installer sur Brest et Lorient des équipements de pompage adaptés à la Haute Mer et permettant des interventions sur des gammes de pétroles de consistances variées, doter les cliniques de la Ligue de Protection des Oiseaux de moyens performants en nombre suffisant pour faire face à des catastrophes ponctuelles mais meurtrières pour la faune. De plus, l'entière gestion des moyens d'intervention pour toute crise de type 'marée noire' serait dévolue à un PC centralisé situé en Bretagne, au plus près des administrés concernés.

 Ni Hon-Unan 27.12.99