Déclarations de Josselin de Rohan

« La signature de la Charte des langues régionales est dangereuse. Je l’ai lue et relue plusieurs fois : elle contient des dispositions dangereuses ». En lisant les dernières déclarations de M. Josselin de Rohan, président de la région Bretagne, dans le TREGOR du 7 octobre 1999, on peut se demander si ce n’est pas lui qui a mal lu le document signé récemment par la France. Ni Hon-Unan tient à rappeler que cette signature est en effet accompagnée d’une déclaration interprétative, c’est à dire un certain nombre de réserves sur son application. Il a été ainsi précisé dans l’acte de signature que celle-ci ne signifiait pas pour la République la reconnaissance des minorités, ne visait pas à conférer des droits collectifs aux locuteurs de ces langues, ne remettait pas en question l’égalité des citoyens devant la loi, ni l’intégrité du peuple français. Le français continue d’être la langue de tous les actes officiels et s’impose aux usagers dans leurs relations avec les administrations et les services publics. Enfin, l’enseignement des langues régionales reste facultatif. Les déclarations de M. De Rohan sont donc sans fondement. On peut penser que dans les soubresauts qui agitent actuellement un RPR en reconstruction, le président de la région Bretagne se serait rapproché des thèses de MM. Pasqua-Séguin. Les identités régionales gênent ces euro-sceptiques défenseurs d’une identité uniformément franco-française. Les régions possédant un forte identité présentent également pour les souverainistes l’inconvénient d’être majoritairement   pro-européennes. Par ses déclarations, le Président du Conseil Régional de Bretagne entreprendrait donc de rendre suspects les thèmes de l’identité et de la langue bretonne, et de créer des dissensions entre les habitants du pays bretonnant et ceux du pays gallo en insistant sur les nuances de culture qui peuvent exister au sein de la Bretagne. M. De Rohan, dont la tâche devrait être justement de renforcer cette identité et ses effets positifs sur l’image, l’activité et le dynamisme de la région dont il assure la présidence, a-t-il le sentiment de servir, par ce type de déclaration, les intérêts de ses administrés ?

 Ni Hon-Unan